Frédéric Hélein
Consultation nationale sur le projet de loi pour une République numérique
Pourquoi ? Comment y participer ? Comment en savoir plus
Une occasion de s'exprimer sur un projet de loi
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Une consultation nationale sur le projet de loi sur le numérique a
débuté samedi 26 septembre 2015, pour une durée de trois semaines.
Je vous invite à vous informer à ce sujet et à y participer :
accéder à la consultation
Pour participer (voter, commenter, proposer) il vous suffira pour cela de vous
inscrire sur ce site.
L'article 9 intitulé Libre accès aux publications scientifiques de la recherche publique
aura un impact considérable sur la recherche française.
Il faut saisir cette occasion inédite de donner notre avis et de
proposer des amendements.
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Frédéric Hélein
Quelques explications
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Les publications scientifiques jouent un rôle vital dans la science,
chaque chercheur en est convaincu. Cela, non seulement car elles
constituent un produit essentiel de la recherche, notamment pour les
applications, mais aussi parce qu'elles nourrissent en retour la
recherche fondamentale. L'accès à ces publications est et restera donc
vital pour la science. En outre, les moyens de recherche, de fouille
dans l'immensité de ces données, rendus possibles par leurs
traitements électroniques, sont en train de devenir un des enjeux
cruciaux dans le futur.
La future loi sur le numérique devra, entre autres, fixer les droits
d'utilisation de ces données. Une question capitale est de
décider si un éditeur peut être propriétaire exclusif des droits
d'exploitation et, en particulier, s'il acquiert l'exclusivité des
droits de fouille des données (TDM : Text and Data Mining) sur les
documents et données qu'il publie (disposition en faveur de laquelle le
lobby des éditeurs commerciaux oeuvre activement). S'il en était ainsi en France, cela
empêcherait une utilisation libre et gratuite de connaissances issues
d'une recherche essentiellement financée par des fonds publics. Cela
constituerait un handicap lourd pour la recherche en France, alors que
beaucoup de pays (Allemagne, Canada, Etats-Unis, Royaume-Uni) ont
clairement opté pour une législation interdisant une privatisation des
données nécessaires au TDM.
Donc, comme dans les autres pays, les droits sur les données issues de la
recherche financée par des fonds publics ne doivent pas être cédées à titre exclusif à un éditeur privé !
Or cette interdiction ne figure pas dans le texte du gouvernement, pire il y est question
de "cas de cession exclusive à un éditeur", ce qui, implicitement,
revient à reconnaître que les éditeurs privés ont le droit d'acquérir de façon exclusive ces droits.
Cela constitue une démission face aux pressions des grands éditeurs commerciaux,
en contradiction avec les principes
qui ont été énoncés plus haut:
Cette loi prévoit également de fixer la période d'embargo, le délai
qui suit la publication d'un article durant lequel l'article n'est pas
accessible gratuitement, à un an pour les articles dans les sciences
exactes et deux ans dans les sciences humaines et sociales. Pour les
mêmes raisons que celles évoquées précédemment, ces délais sont
trop longs et constitueraient un handicap pour tout pays qui
s'imposerait de telles règles. Il serait raisonnable, soit de supprimer ces
délais, soit de les ramener à
six mois maximum pour les sciences exactes et un an pour les sciences
humaines et sociales, en conformité avec ce qui est préconisé par la
Commission Européenne sur les programmes ERC et H2020.
Enfin l'Article 9 précise également que "la mise à disposition [d'un
article] ne peut donner lieu à aucune exploitation commerciale",
formulation très ambiguë et finalement incompréhensible (interdiction à l'éditeur ou aux
auteurs ?), mais qui suggère la possibilité
pour un éditeur d'accaparer les bénéfices économiques qui pourraient
découler d'une découverte scientifique, ce qui, à nouveau,
constituerait un frein aux exploitations des travaux scientifiques.
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Comment utiliser le site de consultation sur le Projet de loi pour une
République numérique ?
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0) Cliquer sur
https://www.republique-numerique.fr/consultations/projet-de-loi-numerique/consultation/consultation
on arrive ainsi à la page Projet de loi pour une République numérique.
1) Faisons une première visite du site, il suffit de faire défiler les
articles (il y a pleins de
choses intéressantes!). Celui sur l'Open Access est à :
Titre 1er - La circulation des données et du savoir
Chapitre II - Economie du savoir
Section 2 - Travaux de recherche et de statistiques
Article 9 - Libre accès aux publications scientifiques de la
recherche publique
Cliquer sur : Article 9 - Libre accès aux publications scientifiques de
la recherche publique
Une explication et une présentation de l'article rédigé par le
gouvernement apparaît.
En dessous les votes d'accord, mitigé, pas d'accord sont proposés
: vous pourrez effectuer
ce vote une fois que vous vous serez inscrit.
Encore en dessous figurent des propositions de Modifications.
Celle de la DIST-CNRS date du 30 septembre est intitulée :
CNRS - DIST - Renaud FABRE - 30 septembre 2015 10:39
Une durée d'embargo plus courte, ne pas entraver le TDM (fouille de
texte et de données et ne pas interdire une exploitation commerciale
Si vous cliquez dessus vous verrez, en dessous de la proposition du
gouvernement,
dans un encadré gris, les explications données par la DIST, suivies de
la proposition
d'amendement. En dessous il vous est proposé de voter d'accord,
mitigé ou pas d'accord.
Il est également possible de commenter chaque proposition et
contre-proposition.
2) A présent vous voulez vous exprimer : vous devez vous inscrire.
Pour cela, revenez à la page
https://www.republique-numerique.fr/consultations/projet-de-loi-numerique/consultation/consultation
et choisissez Inscription en haut à droite. Une fois que cela sera
fait, vous pourrez revenir sur les
pas de votre visite.
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Remarques
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1) Si vous souhaitez soutenir l'amendement du CNRS, évitez d'éditer
une nouvelle proposition de Modification qui aurait le même
titre que celle du CNRS - DIST : le logiciel y copierait automatiquement
l'intégralité du texte du gouvernement, ce
qui rend la contribution inutilisable, avec même le risque d'être
contre-productive (sauf si vous vous donnez la peine de rédiger des explications et une
nouvelle version). Il est plus efficace et
plus simple de voter pas d'accord à la proposition du gouvernement et
d'accord avec celle de CNRS - DIST- Renaud FABRE.
2) Vous pouvez voter simultanément pour des propositions qui vont dans le même sens que celle du CNRS : celle de Roberto di Cosmo du 8 octobre, d'Inria du 12 octobre, de l'Inra du 13 octobre, des Membres BNS4 et BSN7 du 16 octobre,
de Couperin sur la durée d'embargo (5 octobre) et sur le
Text and Data Mining (2 octobre) [en ce qui concerne celle sur l'obligation de dépôt dans une archive ouverte, je suis personnellement réservé], etc.
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