Résumés
Journée Neurosciences, Esthétique et Complexité
Résumés
Installations
- Vincent Mignerot,
Projet synesthéorie : dispositif art/science les paysages sonores
Affiliation & biographie : Vincent Mignerot, titulaire d'une maîtrise en psychologie est
aujourd'hui écrivain et consultant chercheur indépendant en Sciences Humaines.
Il est à l'origine du Projet Synesthéorie (association loi 1901), qui envisage
l'étude des synesthésies et de leur importance dans l'histoire de l'Art, des
Sciences et de la Philosophie. La problématique qu'il explore est celle du rôle
de la perception dans l'acquisition des connaissances et la créativité
(concept d'heuresthésie). V. Mignerot est l'auteur de l'Essai sur la raison de tout,
publié en 2008 aux Éditions Pleins Feux, nouvelle version disponible en ligne
(site synestheorie.fr).
Résumé : Alors que la recherche aujourd'hui s'accorde à dire que nous
naîtrions tous synesthètes, que nous commencerions à découvrir le
monde dans un environnement sensoriel fait de sons, de couleurs, de sensations tactiles, de
parfums mais aussi de plaisirs et de douleurs, émotions etc. en quelques sortes tous
entremêlés, Maurice Merleau-Ponty devinait déjà en 1945 que nos
apprentissages, notre expérience du réel font « disparaître »
ce vécu, le font passer à l'arrière plan de notre fonctionnement cognitif.
Mais la multimodalité sensorielle resterait le premier niveau d'intégration du
réel tout au long de la vie, qui se maintiendrait invisible pour la plupart d'entre nous
et se manifesterait sous diverses formes chez le synesthète.
Les hypothèses sur lesquelles s'appuie le Projet Synesthéorie sont celles
étudiées notamment par Stanislas Dehaene (Professeur au Collège de France),
dans le cadre d'une compréhension du fonctionnement de cerveau sous l'angle statisticien
(Le cerveau statisticien : la révolution Bayésienne en sciences cognitives).
Nous ferions tous, en permanence, des calculs probabilistes multimodaux afin de comprendre le monde
et nous y adapter à partir de notre expérience passée. Ce sont ces calculs qui
se « rendraient visibles » à l'esprit du synesthète (synesthésie forte),
et qui seraient à l'origine des analogies que nous faisons quotidiennement pour intégrer
pertinemment les informations provenant du réel (synesthésie faible).
Le dispositif Arts / Sciences Les Paysages Sonores donne à voir cet inconnu de la perception,
qui nous fait tous et que la science redécouvre aujourd'hui, grâce aux nouvelles méthodes
d'investigation en psychologie et en neurosciences. Proposé comme support didactique, expérimental
et esthétique dans le cadre de cette journée GDR ESARS, il permettra d'aborder et éprouver
toute la richesse du continuum sémantique et perceptuel entre l'audition et la vue. À partir d'un
nouveau type d'objets audio / visuels hybrides, c'est tout l'insu associatif de l'artiste composant et
créant auquel il sera donné accès, en laissant apparaître une autre dimension des
œuvres musicales et picturales, celle non plus des éléments qui se donnent par
eux-mêmes, mais celle des liens habituellement invisibles qu'ils tissent entre eux.
Le Projet Synesthéorie procède d'une recherche approfondie, scientifique et transdisciplinaire
sur cet « inconnu perceptif toujours là », tentant de comprendre son importance implicite
dans l'histoire de l'humanité et comment il a influencé nos cultures et notre
créativité, dans tous les domaines (en savoir plus sur la découverte en
général et sur la création artistique en particulier).
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David Christoffel & Chloé Clavel (et Magali Ochs),
Pour un agent virtuel poétique
Affiliation & biographie :
David Christoffel, CNRS EsPAS (ESthétique Performance et Art Spectacle) ;
Magali Ochs et Chloé Clavel, CNRS LTCI (Laboratoire Traitement et Communication de l'Information),
Télécom ParisTech.
Résumé : Afin d'améliorer l'interaction humain-machine, de nombreux travaux
de recherche portent aujourd'hui sur le développement d'Agents Conversationnels Animés (ACAs).
Un agent conversationnel animé est un personnage virtuel créé par l'ordinateur qui peut
converser avec les utilisateurs d'une façon naturelle, similaire à celle appliquée par les
humains. Alors que les ACAs sont principalement utilisés dans des contextes précis d'application
(d'assistance à l'utilisateur par exemple), nous avons exploré leur potentiel poétique en
faisant converser librement plusieurs personnes de différents horizons avec différents ACAs
illustrés ci-dessous.
Intégrés dans une plateforme d'interaction humain-machine, les utilisateurs peuvent dialoguer
en langage naturel avec ces ACAs. Ces derniers répondent de manière multimodale, c'est à
dire à la fois à travers des messages verbaux et des signaux non-verbaux tel que le hochement de
tête ou le sourire. Étant développés avec des capacités de
compréhension du langage naturel extrêmement limitées, ces ACAs ont le rôle de celui
qui écoute, entretient et relance la conversation.
Dans le cadre d'ateliers au Lycée de Chevilly-Larue, au Centre pénitentiaire de Fresnes et
dans des Centres de Loisirs de Clichy, nous avons promené les ACAs à la rencontre d'utilisateurs
non avertis, hors laboratoires, pour capter leurs conversations avec eux ou leurs jeux de rôle à
partir de cette rencontre. Le fait de parler avec un ACA induit un rapport projectif à
l'énonciation, propice à l'émergence de parole poétique. Les utilisateurs
cherchent à provoquer l'ACA, guettent sa réaction et cherchent ses failles. L'impératif
de pertinence est beaucoup plus flottant que dans une conversation humain-humain. Le rapport humain-ACAs
autorise une plus grande hétérogénéité dans les niveaux de langue.
Sur la base de ces enregistrements, nous avons produit une pièce sonore qui fait intervenir
l'intelligence artificielle et tresse ces dialogues avec une voix-off qui cherche à quoi pourrait
ressembler des introversions assistées ou des « Méditations automatiques ».
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Justine Tirroloni,
Installation Art des Dys
Affiliation & biographie : Justine TIRROLONI 24 ans, Étudiante en Master 2 à l'E.N.S.A.
de Bourges (18). Obtient en 2012 son D.N.A.P. avec les félicitations du jury à l'E.S.A.R.T.
TPM EPCC de Toulon (83). Avant de proposer l'Art des Dys pour la journée Neurosciences,
Esthétique et Complexité, elle expose en 2011 à la « Journée de l'Estampe
Contemporaine de Paris » Place Saint-Sulpice, au « Printemps des graveurs » à la Villa
Tamaris de La Seyne Sur Mer, ainsi qu'au « Super Marché de l'Art » de la Maison des Comoni du
Revest les Eaux et organise l'exposition sur « l'Enfer de Dante » à l'Espace Kaïré
de Toulon. Elle a été durant 6 mois animatrice bénévole pour l'association VSART
et pris en charge dix enfants pour organiser l'exposition « Porte, Fenêtre et Lucarne » au
C.N.C.D.C. de Châteauvallon. En 2012 elle travaille durant une année à La Villa Noailles
à Hyères comme Agent vacataire de surveillance et de médiation culturelle. A Bruxelles en
2013 elle devient bénévole durant un mois au festival International Kunstenfestivaldesarts lors
de missions organisationnelles et fait un stage de quatre mois au sein de la Fondation Dyslexie, au cours duquel elle s'implique comme Ambassadrice Cultuurlinjn à Globe Aroma ainsi qu'auprès de Douche Flux.
L'instruction publique de la commune d'Ixelles de Bruxelles l'engage également pour réaliser un
projet artistique dans l'une de ces écoles. Cette discipline lui permet de créer mais ses
désirs d'expression la portent au delà de la conception et l'amène avec ardeur vers
l'écrit malgré son parcours atypique dû à la dyslexie.
Selon Nathalie Sartiaux, Cinéaste : « Son appétit en terme de création et
d'expérimentation semble sans limite. Sa démarche, résolument personnelle, ne laisse
rien au hasard, s'ouvre au monde et le questionne. Son travail est riche, profond, d'une grande
humanité ».
Résumé : Série flashback. J'ai choisi de me replonger dans le souvenir pour mieux
comprendre mon évolution. Les photographies proposent une conjonction du réel et du passé.
Ce qui est représenté a existé nécessairement, a imprimé sa propre trace
lumineuse sur la pellicule : nous sommes obligés de croire à l'existence de l'objet
représenté. Cette série d'images est productrice de sens et chaque personne peut se
l'approprier comme a pu le dire Louis Chedid avec « Ainsi soit-il ». L'image est polysémique
et la légende n'est pas un titre mais un second élément. En regardant le texte, on comprend
que cela parle de difficultés scolaires. Certaines personnes peuvent voir des images de bonheur mais je
veux diriger les gens sur le vécu de mauvaises expériences, je parle de mes problèmes de
dyslexie. Cette série est une façon discrète mais efficace d'en appeler aux célèbres
mots de Mallarmé « Suggérer au lieu de dire ».
Gélu. Cette plaque professionnelle renvoie directement au spectateur, la vision d'un dyslexique à
part entière, en déterminant l'action même de sa lecture. Ainsi, le temps de cette lecture,
le spectateur devient performeur malgré lui, et déchiffre le mot écrit avec ses propres
codes, de manière phonétique. Gravé à la pirogravure, « Gélu »
nous renvoie à la maladresse du geste, à la difficulté de la vision provoquées par
la transparence de la plaque et des effets de jeux de lumiéres, puis au déchiffrement de la
lecture pour en trouver son sens, « Gélu » sigifiant « j'ai lu ». De par sa
relation tautologique, la plaque s'élève au rang d'œuvre d'art sans pour autant perdre sa
fonction propre : Informer. Ainsi, tout son contenu est régi par sa raison d'être, et cette raison
d'être est à son tour régie par son contenu. L'intervention artistique se déclare au
travers de l'écriture informationelle de la plaque.
Empreinte du silence. Vidéo performance à l'école « Les Mouettes » type 8
Ixelles-Bruxelles, ayant un enjeu documentaire. Collaboration avec Ana
Catalina Rincon Gille.
Passer par le corps pour parler de sa perception, de soi, de l'autre, de la manière
dont on est perçu tout simplement par le reste de la population à partir du sensible,
et y prendre position. Les enfants ont
vécu un processus créatif sur l'idée qu'ils se font d'eux même, ce qui les a
amenés à créer à partir de ce qu'ils ressentent et de ce qu'ils voient. Ils ont
retranscrit par le geste et non par l'écriture, un souvenir négatif pour qu'ils puissent s'en
libérer via la représentation, l'ostentation du silence traduisant une moquerie par exemple.
Stanislas Dehaene nous apprend qu'en neurologie on rééduque toujours le cerveau par le visuel,
puisqu'il accumule en permanence des statistiques du monde extérieur (à chaque fois qu'ont fait
telle action il obtient le même résultat). La dynamique de cette performance est justement
orientée vers la répétition pour inscrire les traces qui nous échappent et y
montrer tout son caractère. Comme le définit Gilles Deleuze « Si la répétition
existe, elle exprime à la fois une singularité contre le général, une
universalité contre le particulier, un remarquable contre l'ordinaire, une instantanéité
contre la variation, une éternité contre la permanence ». Cette action transgressée
par les enfants devient donc un véritable signe d'expression. Ils ont pu percevoir comment se situer par
rapport à eux ou à un autre, dans un environnement stigmatisant, et manifester leurs opinions.
Performances et projections
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Jean Delsaux,
L'arrachement du plan (performance)
Affiliation & biographie : Jean Delsaux, Artiste, Maître de Conférences Université
Clermont 1, Institut Pascal (UMR 6602 - CNRS/UDA/Institut Pascal). En collaboration avec Pascale Weber, Artiste,
Maître de Conférences Université Paris 1 (UMR ACTE, UMR 8218 - CNRS/PARIS I)
Jean Delsaux : Mon travail concerne la perception du vide, je me suis en effet intéressé au
rôle que celui-ci joue dans nos émotions esthétiques. J'ai commencé par créer
des dispositifs portatifs, puis à l'échelle du paysage urbain. Parallèlement à ce
travail, j'ai approché les relations entre le corps et le dispositif d'image(s) : quelle relation
établissons-nous avec le monde à travers l'image ? J'ai expérimenté cette
relation entre le corps et le dispositif avec des installations multiécrans qui déployaient
l'espace de l'image dans l'espace vécu par le spectateur. J'ai développé, dans le cadre
de mes recherches universitaires une réflexion sur ces questions relatives à la perception des
œuvres, à leur fonctionnement grâce à un travail d'équipe commencé
au sein de l'Atelier Brouillard-Précis et surtout dans l'équipe que j'ai fondée avec
Pascale Weber : le LEEE.
Pascale Weber : Mon travail concerne l'immersion : celle du spectateur ou du performeur. Parallèlement
je travaille aux relations entre mémoire et imaginaire, notamment par la mise en situation et la mise
en mouvement du corps.
Résumé : Hantu est un duo d'artistes dont les performances mettent en jeu le corps et
l'image. L'action proposée consistera à mettre en scène - par le corps et le regard -
« l'arrachement du plan » : passer de l'arrière-plan au premier plan.
Le dispositif : Je propose une performance augmentée : Hantu n˚19. Sur la scène évolue
un corps dont le seul mouvement consiste en 20 minutes à passer de l'arrière-scène à
l'avant-scène. Une image est projetée en arrière-plan, deux cadres de tailles
légèrement différentes sont disposés sur la scène, l'un au premier plan,
l'autre à l'arrière-plan, permettant au spectateur d'évaluer la position et l'échelle
du corps. La scène est plongée dans l'ombre de sorte à gommer le maximum de repères
spatiaux. Le corps est filmé en temps réel avec des appareils de différentes technologies
(vision infra-rouge, détection de forme en mouvement, silhouettage, reconnaissance). De sorte que le
dispositif - scénographique et de vision sur écran - perturbe notre commune expérience de
vision d'un corps qui avance, en révèlant et en contredisant les lois occidentales traditionnelles
de la représentation du corps dans l'espace (échelle, perspective, mouvement, netteté..).
Interaction pratique et théorie : Ce travail se poursuit en interaction avec un travail de
réflexion théorique que nous conduisons avec Alain Berthoz, Pascale Piolino, François
Clarac, Alain Milon, de celui que je développe actuellement autour de « Voir », la
publication en cours avec Roberto Barbanti, François Clarac, Michel Dhome, Zoï Kapoula. Les
questions soulevées sont relatives au regard, à la place du corps dans le dispositif artistique,
au fonctionnement des images dans le corps social et dans le contexte technologique dans lesquels nous vivons,
et donc à l'énaction, à la perception visuelle telle qu'elle est
« informée » à la fois par la culture esthétique et par les dispositifs
techniques, au corps et aux signes qu'il produit, aux émotions qu'il suscite.
J'aimerais poser aux scientifiques plusieurs questions : Quelle différence, d'un point de vue perceptif,
évaluez-vous, entre la vision d'un corps et celle d'une image d'un corps ? Peut-on parler de
« modèle interne » autant que de « forme symbolique » lorsqu'on évoque la
perspective ? Ce modèle esthétique est-il toujours pertinent pour décrire le monde,
compte tenu de l'évolution des connaissances en physique ? Quelle est l'influence de la culture
scientifique et de l'évolution de notre environnement technologique (le corps et le corps social
augmentés) sur la vision ? Ne peut-on considérer que notre « vision » perspective,
c'est-à-dire mise à plat, se substitue dans notre quotidien à la vision en profondeur ?
Qu'un autre type de vision (instrumentalisé, médiatisé) est en train d'émerger ?
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Anabela Costa,
CRITICAL. Living-Art - Installation comportementale interactive
Affiliation & biographie : Anabela Costa est plasticienne de formation, ses œuvres ont fait l'objet
de plusieurs expositions individuelles. À partir des années quatre-vingts elle s'intéresse
et oriente progressivement son travail vers l'image numérique. Depuis 2000 elle mène des recherches
dans le domaine du cinéma expérimental, basées sur deux axes : l'image en mouvement -
l'esthétique de la représentation du mouvement, et la formalisation des thématiques et
concepts scientifiques. Elle réalise quelques films d'animation expérimentaux mêlant ces
deux axes de recherche : Web, TIME, LIQST_liquid state, et Landscape, qui ont été programmés
et primés dans des festivals Internationaux consacrés au cinéma d'avant garde, d'animation
et de video-art.
Elle intervient également dans des conférences internationales où elle présente
ses films ou des articles traitant de l'image et ses transformations contemporaines. Vivant à Paris
depuis 2010, elle poursuit ses recherches artistiques et technologiques en travaillant avec des logiciels
expérimentaux de génération d'images fixes ou en mouvement.
Résumé : Anabela Costa s'intéresse à l'état critique. Elle utilise
pour cela la métaphore du changement de phase, de l'état liquide à l'état gazeux.
Le moment précis de la transition est un moment de criticité. L'œuvre Critical implique le
spectateur dans le changement d'états de l'installation, à la recherche de la criticité,
qui lui échappe indéfiniment.
Lorsque le spectateur est loin de l'écran, il n'est diffusé sur celui-ci qu'une toute petite image,
montrant des sphères se déplaçant lentement et représentant l'état liquide.
Lorsque le spectateur s'approche de l'écran, afin de mieux voir, celle-ci vient en plein écran
et montre brièvement une succession rapide et violente d'images très complexes, avant de
présenter un univers composé de sphères mi-transparentes se déplaçant
rapidement, figurant l'état gazeux. Alors trop près de l'écran pour voir correctement
l'image, le spectateur est contraint de se reculer, provoquant l'effet inverse avec passage par l'état
critique et retour à l'état liquide dans une toute petite image.
Ce projet est réalisé en partenariat avec l'équipe AVIZ de l'INRIA, qui a mis à
disposition de l'artiste le logiciel ArtiE-Fract. Ce logiciel a permis de créer l'animation et les
visuels du projet. Il s'agit d'un logiciel interactif adapté à la création et au design
artistique : un algorithme évolutionnaire interactif permet d'explorer un espace de formes
bidimensionnelles modélisées selon le système des attracteurs de systèmes de
fonctions itérées non linéaires (IFS). Des modes d'interaction variés et
adaptés aux besoins des designers (génération de textures, de séquences d'images)
permettent une démarche créatrice à la fois souple et puissante.
FICHE TECHNIQUE
PC, configuration minimum : Dualcore 1,6 GHz/1 Go RAM/NVIDIA 8600 GT 256 Mo/Système d'exploitation XP
et non Vista
Programmation : C++
Webcam type Logitech Quickam For Notebooks
Ecran de type plasma 50 pouces (résolution 1024x768 minimum), format horizontal ou vidéoprojection
Lumière d'ambiance
Mentions obligatoires
Critical de Anabela Costa
Avec le soutien du Cube, centre de création numérique et l'INRIA
Production ART3000/LE CUBE
Générique
Conception : Anabela Costa
Développement : Atelier de création du Cube
Programmation : C++
© ART3000/LE CUBE - Anabela Costa
Anabela Costa
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Corinne Jola,
Music and dance: How do they interact with each other?
Affiliation & biographie : INSERM-CEA Cognitive Neuroimaging Unit, NeuroSpin Center, F-91191
Gif-sur-Yvette, France. Corinne JOLA a reçu des formations en science
(Psychologie/Cognition/Neurosciences) et danse (Enseignement/Dance Culture/Chorographie). Elle étudie
les processus neuronaux et somatosensoriels liés au corps et à la représentation et
l'observation des mouvements, en combinant l'utilisation de méthodes scientifiques et artistiques.
Elle a collaboré avec des compagnies de danse (par exemple Emio Greco| PC à Amsterdam) et avec
des instituts de la recherche européens. Actuellement, elle poursuit sa recherche dans le cadre d'un
postdoctorat à NeuroSpin (INSERM - Paris 8, LABEX). Son travail de recherche est
régulièrement publié et commenté dans la presse (par exemple le New York Times).
Ses spectacles ont été présentés à plusieurs reprises (Royaume-Uni/Suisse)
et elle a enseigné la danse en Angleterre, Allemagne et Autriche (par exemple lors du Impulse Dance
Festival Vienna).
Résumé : While music and dance build a coherent whole and classical music is crucial in
ballet, contemporary and conceptual dance performances are frequently performed without music. As part of the
Watching Dance project (www.watchingdance.org) we observed that spectators distinctively either like or dislike
watching dance without music. Henceforth, we studied the effect of auditory information on the perception and
appreciation of dance. During my intervention I will play a short video section of a dance performance that was
specifically modified for experimental purposes. My intervention is in fact a little experiment in itself; and
you can volunteer to participate by answering a number of questions after the video presentation. I will then
show you some results from our previous studies. In particular, I will discuss why we think that some spectators
can respond very differently from others despite watching the very same piece of dance.
Présentations scientifiques
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Alain Londero,
Art pictural et système vestibulaire : ou quand la peinture rencontre le mouvement.
Affiliation & biographie : H. E. G. Pompidou (Paris), Service ORL et CCF + CESeM équipe Kapoula,
Dr Alain Londero ORL et chirurgien cervico-facial (AIHP ACCA) exerce une activité de clinicien depuis
plus de vingt ans à la fois dans des structures privées et hospitalières.
Intéressé par la perception auditive et ses distorsions (acouphènes hyperacousie) il a
développé une activité de recherche clinique avec des partenaires comme l'IRCAM
(application des techniques de réalité virtuelle visio-auditives 3D au traitement des
acouphènes) et le CNRS-CeSem, équipe Z. Kapoula, (interactions sensorielles multimodales chez les
patients acouphéniques). Il expose des toiles inspirées de son activité médicale
et de recherche.
Résumé : L'art pictural est un art, essentiellement visuel, donnant à observer une
image fixe (l'œuvre) inscrite dans un espace le plus souvent bidimensionnel (la toile). Or le
système vestibulaire [constitué de capteurs d'accélération linéaires
(utricule et saccule) et angulaires (canaux semi-circulaires externe, supérieur et antérieur)]
est, selon l'aphorisme célèbre d'Alain Berthoz, le support essentiel du « sens du
mouvement » qui permet de diriger nos déplacements dans les espaces tridimensionnels.
Il semble donc, de prime abord, contre-intuitif de tenter d'établir une relation quelconque entre la
peinture et le système vestibulaire. On peut néanmoins trouver de nombreuses passerelles et
liens entre cet art et ce « sixième sens ».
En premier lieu car certains peintres célèbres ont très certainement souffert de troubles
vestibulaires et que cette pathologie n'est possiblement pas neutre dans l'évolution de leur production.
Mais également car de nombreux peintres et courants picturaux se sont donnés pour objet de
rendre compte, sur la toile, de ce qu'est le mouvement.
Et enfin car la contemplation d'une toile peut ne pas être sans conséquence sur le système
vestibulaire et donc sur la posture de l'observateur. Cet effet d'illusion sensorielle peut être
expérimentalement vérifié comme l'a montré Zoï Kapoula dans ses études
d'œuvres picturales abstraites ou représentatives (APA 2010), et ses opérations
récentes au Grand Palais (DYNAMO).
L'objet de cette présentation est de faire une brève revue de ces relations entre art pictural
et système vestibulaire.
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Francine Thullier,
Perception non visuelle du mouvement dansé : réalité augmentée,
réalité virtuelle
Affiliation & biographie : Université de Caen Basse-Normandie, Pôle ModeSCo & EA 4260
Résumé : Ces projets, dont nous proposons de présenter quelques illustrations,
s'inscrivent dans le cadre d'un travail interdisciplinaire concernant les domaines de l'expertise sportive
et de l'aide au mouvement en liaison avec le vieillissement et certaines pathologies motrices.
C'est par une approche intégrant les neurosciences, la biomécanique, la psychologie,
l'informatique et les sciences de l'ingénierie que nous envisageons une approche sur la conceptualisation
de l'espace du geste à travers l'expression d'un large corpus de mouvements pluriarticulaires. Cette
démarche empirique s'est élargie au domaine de la gestuelle qui s'exprime à travers la
danse permettant par exemple l'évaluation de la qualité visuelle et émotionnelle de l'image
dynamique du corps dansant.
Sur la base de nos travaux académiques en relation avec l'organisation des patrons d'activité
musculaire et leur évolution avec le niveau d'expertise chez les danseurs, nous avons pu proposer une
méthode d'investigation qui permet de traduire les mouvements du corps dansant dans l'espace en signaux
sonores (création de la pièce chorégraphique « Sens 2 » avec la compagnie Pedro
Pauwels).
Percevoir le mouvement c'est aussi percevoir les mouvements de son propre corps. Dans ce cadre, les
récepteurs tactiles apparaissent comme une modalité sensorielle participant à la
perception de l'orientation posturocinétique. Nos travaux académiques basés sur cette
modalité sensorielle ont permis de développer des dispositifs permettant de délivrer un
message tactile à la surface de la peau grâce à des microstimulateurs, et pouvant
suppléer par exemple l'information visuelle. Appliqué au domaine de la danse, cette recherche
a abouti à la création de « sens 3 » avec la compagnie Pedro Pauwels.
Les espaces informatisés permettent de créer de nouveaux dispositifs d'interaction motrice et
sensorielle, en temps réel, autour de plateformes technologiques de réalité virtuelle et
réalité augmentée. Plusieurs illustrations de cet axe de recherche seront proposées
comme par exemple le projet S.U.N., création d'une pièce chorégraphique en collaboration
avec la compagnie Corée'Graphie, autour de la confrontation du répertoire contemporain et des
traditions martiales coréennes, en ayant recours à des processus scéniques faisant appel
à la réalité augmentée et à la réalité virtuelle.
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Jérôme Pelletier & Stephanie Dubal,
L'impact esthétique du trait de pinceau
Affiliation & biographie : Jérôme Pelletier (ENS, Institut Jean Nicod) et Stéphanie
Dubal (CRICM, UPMC /CNRS / Pitié-Salpêtrière)
Résumé : Nous présenterons une étude de l'impact de la trace du geste du
peintre sur l'appréciation esthétique, avec une double approche philosophique et de psychologie
expérimentale.
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Gabriele Sofia,
L'étude du spectateur au théâtre : approches interdisciplinaires
Affiliation & biographie : Sapienza Université de Rome - MSH-Paris Nord. Gabriele Sofia
(Catane, 1984), effectue actuellement une recherche post-doctorale avec le Dipartimento di Storia dell'Arte
e Spettacolo della Sapienza Università di Roma en collaboration avec le Laboratoire
d'Ethnoscénologie de la Maison des Sciences de l'Homme - Paris Nord. Docteur de recherche en cotutelle
entre la Sapienza Università di Roma et l'Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis avec une
thèse intitulée La relation acteur-spectateur Histoire, hypothèses et
expérimentations pour l'étude du niveau neurobiologique, il a entamé en 2006 une
recherche interdisciplinaire sur la neurophysiologie de l'acteur et du spectateur. Il a organisé, de
2009 à 2013, les cinq éditions du Colloque International « Dialogues entre
théâtre et neurosciences ». Il travaille depuis 2012 aussi sur l'acteur Giovanni Grasso,
en collaboration avec Clelia Falletti et Ferdinando Taviani. Il a coordonné la publication des ouvrages
Dialoghi tra teatro e neuroscienze (Edizioni Alegre, 2009) et Diálogos entre teatro y
neurociencias (Artezblai, 2010). Il a de plus coordonné, avec Clelia Falletti, Nuovi dialoghi
tra teatro e neuroscienze (Editoria & Spettacolo, 2011) et Prospettive su teatro e neuroscienze. Dialoghi
e sperimentazioni (Bulzoni, 2012). Il a publié en 2013 sa première monographie, Le
acrobazie dello spettatore. Dal teatro alle neuroscienze e ritorno (Bulzoni, 2013), dont Eugenio Barba a
écrit le préambule et Clelia Falletti la préface. D'autres informations sont disponibles
sur le site wwww.gabrielesofia.it.
Résumé : L'intervention est le résultat d'une recherche interdisciplinaire sur
l'expérience du spectateur de théâtre. Le spectateur, une des composantes les moins
étudiées par les études théâtrales, peut aujourd'hui être analysé
dans sa dimension neurobiologique grâce aux paradigmes des neurosciences cognitives et de la
neurophénoménologie. Figure intrinsèquement relationnelle, le spectateur requiert une
approche systémique et complexe, qui tienne compte de son interaction continuelle avec l'acteur.
C'est pourquoi la proposition est organisé en quatre parties : 1) une première partie
méthodologique, où l'on présente les paradigmes théâtrologiques,
neuroscientifiques, phénoménologiques et systémiques utilisés ; 2) une
deuxième partie qui analyse les processus de l'action du point de vue des études
théâtrales et du point de vue des neurosciences ; 3) une troisième partie qui prend en
considération d'une part la façon dont les neurosciences étudient aujourd'hui les relations
entre êtres humains et d'autre part en quoi ces recherches peuvent être utiles pour l'étude
de la relation acteur-spectateur ; 4) une dernière partie dans laquelle ces perspectives convergent
dans l'étude de l'expérience performative du spectateur, c'est-à-dire dans la recherche
des particularités neurocognitives qui rendent l'expérience du spectateur de théâtre
différente d'une expérience quotidienne mais aussi de l'expérience des spectateurs d'autres
arts. Cette recherche se termine par une proposition de quatre axes de réflexion, quatre domaines
caractéristiques qui pourraient contenir la singularité de l'activité du spectateur de
théâtre : la relation, l'embodiement, la tendance à anticiper et la co-constitution de
l'espace scénique.
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Sandrine Rossi et Dominique Makowski,
Le jugement esthétique chez l'enfant
Affiliation & biographie : Makowski Dominique, étudiant en Master de Neuropsychologie &
Psychologie cognitive, Univ. Paris Descartes ; Rossi Sandrine, Maître de Conférences en Psychologie
Cognitive, Univ. Caen, Laboratoire de Psychologie du Développement et de l'Education de l'enfant,
Unité CNRS 3521, Universités Paris Descartes et de Caen Basse-Normandie.
Résumé : Comment se développe notre capacité à juger de
l'esthétique d'une œuvre d'Art ?
À l'heure où la Science et l'Art se retrouvent pour construire la Neuroesthétique, il est
important de comprendre comment se construisent et sont mis en jeu les processus cognitifs qui interviennent
dans le jugement du Beau. Nous avons conçu une épreuve de jugement esthétique d'œuvres
picturales, qui nous a permis de recueillir conjointement le jugement et le temps de réponse
associé. Les 64 œuvres présentées recouvraient 8 catégories (dont animaux,
personnages, paysages) et 45 artistes (dont Cézanne, Dali, Gauguin, Hopper, Renoir). Nous avons
interrogés des enfants âgés de 6 et 10 ans, que nous avons comparés à des
adultes. Toutes œuvres confondues, nous observons un effet de l'âge à la fois sur la
qualité du jugement et le temps mis pour porter ce jugement, tel que les enfants se distinguent
significativement des adultes. Les différences observées entre les deux groupes d'enfants sont
cette fois-ci dépendantes du type d'œuvres jugées. Les données recueillies semblent
également cohérentes avec une implication des processus de contrôle cognitif qui pourraient
permettre à l'enfant de se détacher de ses goûts personnels pour entrer dans un jugement
esthétique plus objectif, tel que le déroule l'adulte.
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Gabi Lipede,
The end of aesthetic evolution
Affiliation & biographie : Doctorant à l'EHESS ; Institut Jean-Nicod(CNRS-EHESS-ENS) ;
Groupe IRIS, Centre d'Etudes de la Sensori-Motricité (CNRS).
Abstract:
My presentation will be primarily concerned with outlining substantive
similarities between organic evolution and aesthetic change. I will present
an analysis of the direction of aesthetic change in human and biotic
populations as inferred from the adaptive mechanisms recently adduced by
theorists in relation to the ultimate function of art and aesthetics
(Dutton 2009, Miller 2001, Mithen 2003, Schaeffer 2009). I will argue that
the long term projected outcomes of the the adaptive mechanisms attributed
to art and aesthetics, ironically lead to the progressive annihilation of
new aesthetic variants, i.e., the luxuriant and ostentatious phenotypic
traits which the adaptive hypotheses in question were designed to explain.
I will offer a brief critique, by way of example, of J.-M. Schaeffer's
analogy between costly signaling in species of bower bird
(Ptilonorhynchidae) and art and aesthetics in human populations and propose
an alternative analogy between the costly signaling mechanism and the
projected evolutionary trends which emerge from the late Colin Martindale's
most recent model of the psychodynamics of creative ideation and aesthetic
reception (Martindale, 1990, 2009). The observations Martindale evokes in
his argument for an upcoming "end of art" scenario are superficially
congruent, or so I claim, with the behavior of the costly signaling
mechanism.
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Bruno Trentini,
L'embodied aesthetic à l'épreuve des arts plastiques
Affiliation & biographie : UMR ACTE (CNRS/Paris 1) ligne aesthetica. Docteur en esthétique et
sciences de l'art, Bruno Trentini enseigne la philosophie de l'art à l'université Paris I. Ses
travaux sur l'autoréférence en art l'ont conduit à réfléchir sur les
relations entre l'esthétique et une cognition incarnée. Ses recherches actuelles s'attachent
à décrire l'expérience esthétique comme une expérience intégrative
mettant en jeu physiologie, biologie évolutive, culture et réflexion. Bruno Trentini est par
ailleurs directeur de publication de la Revue Proteus - cahiers des théories de l'art.
Résumé : L'essor de la neuroesthétique et de l'embodied aesthetic tend à
scinder les recherches sur l'art en deux : d'un côté une approche philosophique plus ancienne
que l'on pourrait dire classique, de l'autre une approche plus récente qui tente de s'appuyer sur les
sciences de la cognition afin de comprendre l'expérience artistique. Ce n'est pas la première fois
dans l'histoire de l'épistémologie que différentes approches essayent de cerner la
même réalité. Certes, mais il semblerait que la scission de la méthode entraîne
ici celle de l'objet : la récente exposition Dynamo tenue au Grand Palais est une mine d'or pour
l'embodied aesthetic, mais on ne peut pas justifier la pertinence de l'approche avec des œuvres aussi
singulières.
Cette intervention souhaite ainsi mettre l'embodied aesthetic à l'épreuve des arts plastiques,
surtout des œuvres qui ne semblent pas de prime abord adaptées à cette méthode.
Convaincu que l'expérience artistique est esthétique et qu'elle implique le corps du spectateur -
et j'ai conscience que ces postures sont très délicates à tenir - il s'agit d'esquisser
quelques voies permettant de rendre l'embodied aesthetic apte à rendre compte des formes d'art encore
aujourd'hui décrites uniquement par d'autres approches. L'enjeu final n'est pas de substituer une
approche à l'autre, mais de les unifier pour mieux rendre compte de la complexité et de la
singularité de l'expérience esthétique.
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Asaf Bachrach,
Labodanse : un incubateur de recherche interactive en danse, neuroscience cognitive et nouvelles
technologies.
Affiliation & biographie : Asaf Bachrach est le porteur du projet Labodanse. Formé à
l'origine en linguistique théorique (à Paris 3 et Paris 7), Asaf a obtenu un doctorat au M.I.T
au cours duquel il a acquis une expertise en neurosciences cognitives et développé un programme de
recherche interdisciplinaire en neurolinguistique. Il a par la suite effectué un post-doc au sein du
laboratoire de Stanislas Dehaene à Neurospin (INSERM/CEA). Il est actuellement chargé de recherche,
rattaché à l'UMR « Structures Formelles du Langage ». Ses principaux
intérêts de recherche concernent la linguistique théorique, la neurolinguistique, et
surtout la danse et la cognition.
En parallèle de son cursus universitaire, Asaf a depuis plus de quinze ans une pratique
régulière de la danse contact, qu'il enseigne depuis plusieurs années, ainsi que d'autres
types de danse (Butoh, release technique, tuning score). En 2012, il a organisé une rencontre
internationale à Paris autour de la danse contact improvisation et du « mindfulness ».
Il est aussi à l'origine du séminaire « The Conscious Body ».
Résumé : Le Labodanse associe des neuroscientifiques (CNRS, INSERM, Paris 8), des experts
de la technologie (IRCAM), et des artistes, pour former une plateforme commune pour l'étude de processus
cognitifs interpersonnels « incorporés », en particulier dans la performance de danse.
Le Labodanse propose une approche scientifique qui va incorporer l'étude et les mesures en ligne,
rétroactives et prédictives, des processus neuronaux et physiologiques des danseurs et spectateurs,
en complément des approches phénoménologiques. Ces mesures seront utilisées pour
étudier les modes d'interaction entre danseurs, chorégraphe et spectateurs.
Cette plateforme va servir d'une part à étudier les processus cognitifs qui sous-tendent la
production et la réception artistiques, d'autre part comme outil de recherche et de composition
chorégraphiques. D'une durée de trois ans, ce projet est centré sur l'univers singulier
développé par Myriam Gourfink au cours de sa pratique chorégraphique
(http://www.myriam-gourfink.com/). Chaque session d'un an inclura des phases d'entraînement
physique/somatique, des ateliers de performance et une présentation publique en fin de période.
Compte tenu de l'aspect novateur de ce projet, techniquement et expérimentalement, les huit premiers
mois de 2013 sont consacrés à la mise en place de l'architecture requise. Les trois principaux
objectifs de cette période sont la mise en place d'une technologie de captation sans fil, de l'imagerie
et d'autres outils et protocoles de récolte et analyse de données psychologiques, ainsi que
l'organisation des phases d'entraînement.
Plusieurs outils de récolte de données ont été envisagés. Au mois d'avril,
une session de captation a eu lieu pour tester les premiers outils élaborés par l'équipe
de l'IRCAM et a permis d'affiner les choix effectués. Une seconde session au mois de Septembre permettra
de tester les modifications apportées.
Les capteurs retenus à l'heure actuelle sont les suivants : EEG, EMG, GSR, movement, et capteurs du
rythme cardiaque et de respiration. La première session d'entraînement physique/somatique avec
les danseurs aura lieu en octobre. Elle représentera une première tentative de récolter
les données de plusieurs danseurs simultanément. Elle permettra également de
détailler les questions qui seront adressées en particulier au cours de l'année 2014.
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Olga Kisseleva,
Horloge biologique
Affiliation & biographie : Artiste russe, Olga Kisseleva recourt aux nouvelles technologies, à la
photographie et à la vidéo pour nous livrer un constat du monde dominé par la technologie
et le conditionnement des comportements. L'artiste rend compte d'une réalité complexe, offerte
à de multiples lectures : locales, contextuelles, globalisées. Ses œuvres traitent du
territoire urbain, de l'identité ou des nouveaux media et révèlent les failles du
modèle occidental. Dirigeant son regard sur les sociétés post-modernes du capitalisme,
adeptes du formatage, Olga Kisseleva tente de découvrir la place qui est réservée à
la pensée, à l'activité intellectuelle et artistique.
Fondatrice du Laboratoire Art&Science à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Olga
Kisseleva joue un rôle pionnier dans le domaine de la création contemporaine de recherche, et
de réflexion sur les formes de création émergentes.
Les œuvres d'Olga Kisseleva font partie de nombreuses collections. Son travail a notamment
été presenté au Centre National d'Art Contemporain (Moscou, Russie), MoMA (New york, USA),
à l'ARC (Paris, France), à KIASMA (Helsinki, Finlande), au Consortium (Dijon, France), au Museo
Nacional Centro de Arte Reina Sofia (Madrid, Espagne), dans les Biennales de Venise, d'Istanbul, de Dakar, de
Tirana, de Rennes et de Moscou...
Résumé : L'œuvre d'Olga Kisseleva - horloge biologique, qui fait partie de
l'exposition inaugurale du Louvre Lens - traite la question du temps, un temps perçu et vécu
individuellement et collectivement sur lequel nous pouvons influer. Gràce aux neurosciences le dictat
s'inverse enfin pour celui qui interagit biologiquement avec l'œuvre.
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Renaud Chabrier,
Animation, morphing, mouvement et Léonard de Vinci
Affiliation & biographie : Renaud Chabrier focalise son travail sur la relation entre le dessin et le
mouvement. À partir d'une triple formation en sciences, danse et animation, il applique ses recherches
à l'illustration scientifique, la réalisation d'installation muséographiques ou artistique,
et la projection d'animations sur scène.
Résumé : De nombreuses techniques d'animation cohabitent aujourd'hui, depuis le dessin
animé image par image jusqu'à la synthèse d'images 3D. Elles constituent autant de moyen
d'orienter l'attention visuelle du spectateur, en travaillant sur la perception des formes et des mouvements.
Cette présentation s'intéressera au cas particulier de l'animation de dessins par morphing. Nous
montrerons un court-métrage constitué d'animations de dessins de Leonard de Vinci, récemment
réalisées pour la Cité des sciences. Cette réalisation, associée à
d'autres expériences de dessin et de danse contemporaine, nous permettra de proposer des pistes pour
mieux comprendre la perception des corps dans l'espace.
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Yannick Bressan
Théâtre et neurosciences cognitives : les vertus de la mise en scène en
neuro-esthétique
Affiliation & biographie: Docteur en sciences humaines, metteur en scène et chercheur en
psychologie cognitive. Collaborateur Inserm, CHU Strasbourg.
Son travail aborde la question de la représentation et du rapport du sujet à sa
réalité sous le prisme de la neuro-esthétique et des sciences cognitives. Il a mis en
scène en 1999 l'une des premières pièces de théâtre interactives
présentée exclusivement en direct sur Internet posant ainsi la question de la
représentation au second degré. Il a mis en évidence le principe d'adhésion
émergentiste lors d'une expérience interdisciplinaire qu'il a initiée et dirigée
à l'hôpital civil de Strasbourg (CNRS, Laboratoire d'Imagerie et Neurosciences Cognitives) en
collaboration avec le Théâtre national de Strasbourg.
Résumé : La prise en considération expérimentale du spectateur et de son
adhésion à une représentation afin de comprendre l'émergence de celle-ci sous la
forme d'une réalité physiquement et émotionnellement sensible, donne à cette
émergence une profondeur ontologique vertigineuse : c'est le principe d'adhésion
émergentiste.
Afin d'approcher et d'explorer les ressorts neuropsychologiques liés à l'émergence d'une
réalité au sujet-percevant, une expérience réalisée au Laboratoire d'Imagerie
et de Neurosciences Cognitives de l'Hôpital de Strasbourg en 2007-2008 a utilisé le
théâtral comme un tube à essais.
En effet, la réalité théâtrale, fictive, qui émerge au spectateur au point,
parfois, de l'émouvoir jusqu'aux larmes est un espace et un temps construit, une réalité
circonscrite et reproductible et donc un précieux outil expérimental in vivo dans le cadre de la
recherche en psychologie en général et de la neuro-esthétique en particulier.
Je présenterai, appuyé par des images, cette expérience, les résultats très
troublants obtenus mais aussi les perspectives ouvertes par une telle étude.
Cette présentation est une illustration concrète de neuro-esthétique appliquée
dans le cadre du théâtral.
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Joseph Nechvatal,
Destroyer of Naivetés
Affiliation & biographie : Joseph Nechvatal a travaillé avec des images électroniques
et la technologie des ordinateurs depuis 1986. Depuis 1991 il contamine ses peintures par des virus
informatiques. En 2001 Nechvatal et Stéphane Sikora ont combiné le projet initial de virus
numérique avec les principes de vie artificielle, en d'autres termes ont créé un
système de synthèse qui reproduit les caractéristiques comportementales des
systèmes vivants.
Résumé : Depuis ses premières peintures assistées par robots en 1986, Joseph
Nechvatal est un artiste qui n'a eu de cesse de questionner les relations entre le réel et le virtuel.
En procédant à des jeux d'aller-retours entre ces deux espaces, il tente d'abolir la
frontière qui les sépare. Le projet Destroyer of Naivetés est né de la volonté
de produire des peintures à l'aide d'algorithmes mettant en jeu des processus « viraux ». Il
repose sur un outil de simulation qui permet d'injecter virtuellement des organismes artificiels dans une
peinture et de les observer la transformer et la dégrader. Certaines étapes de ces «
attaques » peuvent ensuite faire l'objet d'une impression sur canevas, à l'aide de robots, pour
revenir sur un support concret.
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Claire Leroux,
Vers une convergence des regards
Affiliation & biographie : Directrice du laboratoire ARNUM - art et recherche numérique -
à l'ESIEA.
Claire Leroux - enseignant-chercheur en formation humaine à l'ESIEA - est docteur de la Sorbonne en
Sciences de l'Art. Elle y a enseigné l'infographie et les théories de l'information et de la
communication avant d'intégrer l'ESIEA (Ecole Supérieure d'Informatique, Electronique, Automatique)
en 2003. Elle a actuellement la responsabilité pédagogique de la formation Ingénieur ESIEA
par apprentissage. Spécialisée dans les rapports arts et sciences, elle crée à
l'ESIEA en 2008 le laboratoire ARNUM qu'elle dirige, où se réunissent artistes, responsables
d'institutions culturelles et scientifiques dans des projets communs. Membre de l'Association Internationale des
Critiques d'Art (AICA), elle réalise depuis 2007 des missions pour le Musée d'Art Contemporain du
Val de Marne et des expertises de projets art-science.
Résumé : On parle souvent du regard de l'artiste. Il s'agit surtout d'une vision d'un
monde. Sur elle se porte le regard de la réception- essentiellement critique, en quête de
compréhension et d'émotion.
Mon intervention portera sur la nature et les effets du regard que porte celui qui co-réalise une
création artistique. Il est dans une situation de réception d'une intention et il doit transposer
le désir de l'artiste en spécifications. L'exposé sera documenté avec les
expériences réalisées au laboratoire ARNUM de l'ESIEA.
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Emmanuelle Volle,
Corrélats cérébraux des aspects cognitifs de la créativité
Affiliation & biographie : Front-lab, Centre de recherche de l'ICM, U975, Hôpital de la
Salpêtrière, Paris, France.
Emmanuelle Volle is a neurologist and an INSERM researcher at the Brain and Spine Institute at the
Salpêtrière hospital (Centre de recherche, U975, ICM, Paris, France. Her training in neurology
was supervised by Profs. Bruno Dubois and Richard Levy at the Salpêtrière Hospital, and has given
her significant knowledge and expertise in cognition and neuropsychology. During her PhD thesis, directed by
Prof. Richard Levy, she studied the functional organization of prefrontal cortex for cognitive control in humans.
After her PhD, she was a postdoctoral fellow in Prof. Paul W. Burgess' laboratory at Institute of Cognitive
Neuroscience (UCL, London), where she worked on the role of the rostral part of prefrontal cortex in planning
intentions and in analogical reasoning.
Her current research is focused on the brain networks subserving human functions required for behavioral
adaptation to complex or novel situations, such as creativity, analogical reasoning, problem-solving. She uses
a variety of cognitive neuroscience methods, principally functional imaging and functional connectivity,
anatomical connectivity using diffusion weighted imaging, human neuropsychology and lesion studies, voxel-based
morphometry, human experimental psychology. Her work is currently supported by the ANR (agence nationale de la
recherche).
Résumé : La créativité, définie comme la capacité à
réaliser une production à la fois originale et appropriée, résulte en partie
d'opérations mentales pouvant être reliées au fonctionnement du cerveau. Quelles sont ces
opérations, et quels ensembles de régions cérébrales les sous-tendent ? Ces
questions seront abordées à travers la présentation d'études de neuroimagerie et
de neuropsychologie.
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Zoï Kapoula,
Créativité chez les adolescents dyslexiques et non dyslexiques
Affiliation & biographie : Zoï Kapoula est directrice de recherche en Neurosciences cognitives
(CNRS). Elle dirige l'équipe IRIS, au CESeM, UMR 8194 CNRS / Université Paris Descartes. Le
programme de recherche est centré sur la physiopathologie de la vision et de la motricité
binoculaire et les interactions visuo-posturales chez l'Homme normal ou pathologique. Le programme comporte
trois axes majeurs : développement, vieillissement et bases neurale. Ces axes sont articulés autour de
l'apprentissage et de la neuro-plasticité, laquelle est essentielle pour la mise en place et le maintien
du bon fonctionnement oculomoteur tout au long de la vie. Les recherches menées mettent l'accent sur
l'interface entre les aspects scientifiques et cliniques et concernent des participants sains et plusieurs
groupes de patients (dyslexie, strabisme, vertige, chute chez les personnes âgées, démence).
Z. Kapoula développe en outre un nouvel axe de recherche sur neuro-esthétique appliquant des savoirs sur
l'oculomotricité et le contrôle postural pour analyser l'impact physiologique
d'œuvres d'art complexes. Elle a contribué à des expositions d'art (Michel Paysant,
Inventarium 3, Christian Santoro Neurex, Strasbourg), et dirigé des opérations de recherche
oculomotrices et posturales au cours de diverses expositions à Paris (au Musée Maillol,
exposition de F. Bacon, 2004 ; au Grand Palais, Monumenta, Promenade, Richard Serra et exposition Dynamo).
Enfin elle est responsable du GDR Esthétique Art & Sciences au CNRS.
Résumé : Les dyslexiques sont-ils plus créatifs ?
Bien que controversée, cette question est importante, d'autant que
les dyslexiques sont fréquents dans les écoles d'art.
Plusieurs modèles de mécanismes neurophysiologiques spécifiques
ont été proposés pour aborder cette question (ex. : déséquilibre des
systèmes magno-parvocellulaires, ce dernier compensant la faiblesse du premier, connectivité
inter-hémisphérique, etc.).
Dans la continuité de ces travaux, nous avons mené une étude à l'aide du test de pensée créative de Torrance
(partie figurative) dans des écoles françaises et belges. Le test a été appliqué
à des enfants dyslexiques et non dyslexiques (de 10 à 14 ans). Je présenterai des données montrant
des scores élevés de créativité à ce test chez les dyslexiques
par rapport aux non-dyslexiques scolarisés dans une école
en Belgique et dans une classe spécialisée d'une école française ; en revanche, des scores normaux pour les dyslexiques
scolarisés dans une autre école française sans classe spéciale. La signification de ces
résultats par rapport à l'hypothèse de la créativité et leurs implications
pour l'éducation seront discutées.
Remerciements : Fondation Dyslexie Belgique & Mme Quilicci
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Patrice Polini,
William Utermohlen : la descente vers l'oubli
Affiliation & biographie : Psychiatre, psychanalyste. Exerce en cabinet privé.
Résumé : La maladie d Alzheimer est synonyme de détérioration et de
décomposition du soi jusqu'à l'anéantissement. Durant les premiers stades de la maladie,
le patient vit la douloureuse expérience d'être conscient de ses troubles tout en perdant la
maîtrise progressive de ses capacités cognitives.
Les dernières œuvres du peintre William Utermohlen, offrent un témoignage unique d'un homme
atteint de la maladie d'Alzheimer qui a porté toute son énergie créative à
dépeindre son univers immédiat et à mener à travers une série d'autoportraits le témoignage d'une vie qui lui échappe.
Ces œuvres ont rencontré un grand retentissement dans de nombreuses expositions.
J'ai cherché à travers une interprétation clinique de ses dernières œuvres
à traduire à la fois ma sympathie pour l'homme, mon empathie pour le patient et mon admiration
pour l'artiste.
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Moreno Andreatta,
Mathématiques, musique pop et chanson
Affiliation & biographie : IRCAM/CNRS/UPMC.
Moreno Andreatta est chercheur CNRS au sein de l'équipe de « représentations
musicales » du laboratoire Sciences et Technologies de la Musique et du Son - STMS - intégré
à l'IRCAM (Institut de Recherche et de Coordination Acoustique/Musique).
Son domaine de recherche concerne les liens entre mathématique et musique aussi bien dans la musique
savante que dans la musique pop et la chanson. Auteur d'une cinquantaine de chansons, bientôt disponibles
dans la plateforme de distribution numérique du label Believe, il est le coordonnateur à l'IRCAM
du Master ATIAM (acoustique, traitement du signal et informatique appliqués à la musique), dans
lequel il enseigne les modèles mathématiques pour l'informatique musicale. Vice-président
de la Société « Mathematics and Computation in Music », il dirige la collection
« Computational Music Science » chez Springer et la collection « Musique/Sciences »
coéditée par l'IRCAM et les éditions Delatour France.
iRésumé : Qu'ont en commun une chanson de Paolo Conte, telle Madeleine, la
pièce Easy Meat de l'inclassable Frank Zappa et le morceau Shake the Disease, tube des
années 1980 du groupe pop Depeche Mode ? À partir de ces trois exemples, nous allons proposer
un survol d'outils mathématiques appliqués à la musique pop en montrant également
comment ces mêmes outils analytiques être employés dans un travail « oumupien »
d'écriture de chansons à contraintes. Nous allons conclure en présentant les
activités que nous menons autour de l'axe de recherche « Modèles formels dans la pop »
auquel sera consacrée une prochaine journée de notre GDR.
Animation Table Ronde
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Rui Prazeres,
Animation table-ronde
Affiliation & biographie : CLIO / LCP, bât. 201P2, université Paris-Sud, 91405 Orsay Cedex.
Né le 20 septembre 1959, à Lisbonne (Portugal). Chercheur au CNRS depuis 1988, dans le domaine
de la physique, et en particulier du Laser à Électrons Libres, des accélérateurs
d'électrons, de la spectroscopie en champ proche, et de l'optique d'une manière
générale. Travaille actuellement au Laboratoire de Chimie Physique d'Orsay (91). Peintre, depuis
environ 1990. Formation autodidacte, initiation à l'art au travers de la passion du cinéma :
le regard n'est plus le même après avoir rencontré le cinéma de A. Tarkovski ou J.-L.
Godard... Nombreuses expositions et salons depuis les années 2000. Un univers pictural influencé
par le monde organique, en dehors de toute dualité abstraction/figuration, un univers où la
peinture devient à elle seule le sujet, bien qu'ayant des résonances avec le monde visuel qui
nous entoure...
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Alain Quercia,
Animation table-ronde
Affiliation & biographie : Alain Quercia est plasticien, vit à Grenoble. Il travaille sur la
peau depuis plus de vingt ans. Montrer par des formes plastiques comment un être contemporain
peut créer son monde, s'inventer une histoire dans laquelle il va pouvoir exister, se reconnaître
et s'ancrer dans une société en perpétuel mouvement : voilà le sens de mon travail.
En 2005/2006, j'ai clos un cycle de travail, commencé en 1999, sur la possible re-présentation
de ses alter egos. J'ai dessiné mon corps pendant six mois, non pas à l'aide de crayons mais
grâce à un changement de mon système alimentaire et à un programme intense
d'exercices physiques. Le résultat, à la fin de cette performance, c'est un corps redessiné
à la mesure d'une société contemporaine et surtout une proposition : « si on
regardait le monde avec sa peau... autrement ». Si la peau, perçue comme une limite, une
frontière aujourd'hui, devenait demain un espace de rencontre et d'ouverture à l'autre, ce qui
peut apparaître comme objet de discrimination et d'exclusion (couleur, origines) deviendrait alors un
vecteur d'ouverture et un objet d'inclusion. Mon travail est visible sur www.alainquercia.com
Résumé : En 2005, sur une période de six mois, j'ai réalisé une
performance sur mon corps, sur ma propre peau. Il s'agissait de transformer mon corps, de le redessiner à
l'aide d'un changement de régime alimentaire, doublé d'une série d'exercices physiques
quotidiens à la manière d'un culturiste.
Il y avait, au départ de cette entreprise, deux desseins : le premier était donc le dessin du
corps, de mon corps, réalisé avec autre chose que des crayons, pinceaux ou autre outil, le second,
encore plus important, était de réduire l'épaisseur de ma peau pour, symboliquement, me
rapprocher des autres, de la notion d'altérité. À la fin de cette performance, j'ai fait
une proposition : « et si on regardait le monde avec sa peau ? »
Aujourd'hui, huit ans après, dans le cadre du GDR ESARS je souhaiterais poser une question : «
De nouveaux matériaux permettront-ils, demain, d'appréhender le monde différemment ?
Y a-t-il une possibilité de créer une autre perception, un sens nouveau ? »
Posters
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Nelson Steinmetz,
Conception graphique et objectivité
Affiliation & biographie : Ancien étudiant de l'EnsAD (2013), designer graphique freelance.
Résumé: C'est un projet de diplôme de design graphique qui est parti d'une analyse
curieuse sur l'expérience de la contemplation et notre rapport à l'image que l'homme
développe à partir de sa subjectivité, de ses expériences sensibles et culturelles.
À la manière d'un designer d'objet qui étudie l'assise pour designer sa chaise, je
souhaitais étudier les processus physio-cognitifs de la perception visuelle pour « mieux
concevoir » des images. Quels sont ces mécanismes physiologique et cognitifs ? Et qu'est ce
que mieux concevoir une image, à partir de cette approche objective ? Parle-t-on de performances
(d'ergonomie) ? Ou plutôt de confort ? De ludisme ?
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Géraldine Canet,
Groupe, corps et perception en Art-thérapie : l'émotion esthétique comme voie
thérapeutique ?
Affiliation & biographie : PRES Sorbonne Paris Cité - Université Paris Descartes,
Art-thérapeute - Artiste peintre, graphiste, Membre active du Groupement des Études
Psychanalytiques de Strasbourg (FEDEPSY).
Née en Savoie en 1970, je vis et travaille en Alsace depuis 1991. Diplômée de l'École
Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg en 1994, j'ai d'abord fait carrière dans le
domaine de l'identité visuelle, pour la presse quotidienne régionale. Je mène, depuis 2003,
un parcours artistique en tant que peintre et performeur, particulièrement dans les domaines du
théâtre et de la danse. Mon intérêt pour la psychanalyse et mes questionnements sur la
relation corps-émotions-création m'amènent à suivre l'enseignement du Master
Professionnel et Recherche en Arts-thérapies, du PRES Sorbonne Paris Cité, que j'obtiens en 2013.
Ma recherche de thèse en Art-thérapie, dirigée par le Pr. Edith Lecourt, se propose de
définir le rôle de l'émotion esthétique dans les processus associatifs et de
symbolisation du groupe, et dans l'accordage émotionnel art-thérapeute/sujet par la
médiation plastique. Elle s'intéressera aux effets thérapeutiques de cette approche du
lien par l'émotion esthétique, en termes d'évolution des perceptions visuelle et d'image
du corps, chez les patients adultes schizophrènes et adolescents présentant des troubles
psychotiques.
Résumé : Qu'est-ce que l'émotion esthétique ? Quel rôle remplit-elle
et comment agit-elle dans les liens et liaisons à l'œuvre au sein du groupe
art-thérapeutique, au cours des processus créatifs, et dans la relation
patient/art-thérapeute/medium artistique ? Quels en sont les effets ?
Cette recherche de thèse se propose de démontrer la pertinence d'une approche du lien et des
relations transférentielles par l'émotion esthétique, auprès de groupes d'adultes
schizophrènes, et d'adolescents présentant des troubles psychotiques. Nos hypothèses sont
que l'émotion esthétique, en Art-thérapie, génère des
phénomènes d'accordage et de résonance corporelle entre l'art-thérapeute et les
patients, et joue un rôle moteur dans les processus associatifs et de symbolisation au sein du groupe,
notamment dans les représentations du corps. Ces processus peuvent conduire le sujet psychotique à
réélaborer son image corporelle, et, corrélativement, l'amener à une
amélioration de sa perception visuelle et spatiale.
Le déroulement de la recherche consistera en ateliers d'Art-thérapie à médiation
plastique, où le processus créatif de chacun sera privilégié, et où quelques
séances seront dédiées à l'observation collective d'œuvres d'art. Le recueil
de données se fera autour de deux objectifs principaux : comprendre les mécanismes d'action
de l'émotion esthétique en Art-thérapie, en situation de groupe ; tester et objectiver
l'effet thérapeutique de cette démarche, sous l'angle de la perception (tests avant-après,
notamment : image du corps, organisation visuo-perceptive, exploration individuelle d'œuvres avec
enregistrement des mouvements oculaires).