Hélène Waldschmidt
Le 21 septembre 2004 Hélène nous a quittés...
En sa mémoire une souscription pour des équipements médicaux destinés au dispensaire de
Heremakono, près de Banankoro (Mali) a été lancée.
Origine de la souscription et développement du projet
Le jeudi 23 septembre 2004, nous avons été reçus à l'hôpital Jean
Minjoz par les collègues d'Hélène; ils nous ont remis le fruit d'une
collecte faite entre eux, en nous laissant libres de son utilisation.
Au lieu de dépenser cette somme en fleurs pour l'enterrement, nous
avons alors décidé de l'utiliser pour participer à la fourniture
d'équipements médicaux au Mali où Hélène avait fait un stage de
médecine en 2003. C'est pendant ce stage qu'elle a appris qu'elle était
reçue à l'internat et allait être affectée à Besançon.
De retour à Limours, nous avons appris que Baba Dramé, qui avait reçu Hélène à
Heremakono
en juillet 2003, avait entrepris la construction d'un dispensaire. Nous
avons alors décidé de contribuer à cette action et nous avons fait
savoir que les dons qui nous seraient adressés en mémoire d'Hélène
serviraient à équiper ce futur dispensaire. Le
comité de jumelage Limours - Les Molières - Nioro du Sahel - Fegui a
bien voulu nous apporter son concours, non seulement pour recueillir
les fonds, mais aussi pour les utiliser de la manière la plus efficace
possible. Cette souscription a immédiatement donné lieu à un élan de
solidarité dont nous n'avions pas anticipé l'ampleur. Un mois après le
décès d'Hélène, plus de 10 000 euros étaient recueillis.
Le 12 octobre nous avons eu une réunion avec plusieurs personnes
intéressées par ce projet, membres du comité de jumelage, en présence
du Professeur Mamadou Marouf Keita, chef du service de pédiatrie de
l'hôpital Gabriel Touré de Bamako où Hélène avait effectué son stage.
Il apparaît que l'un des principaux besoins pour le fonctionnement de
ce futur dispensaire est d'avoir un approvisionnement en eau de bonne
qualité, ce qui nécessite un puits amélioré à grande profondeur, qui
coûte sensiblement plus cher qu'un puits ordinaire.
Le descriptif du projet de dispensaire [document PDF, 7 pages - 444 Ko] - (mise à jour du 6 octobre 2004) peut être téléchargé.
Le 17 octobre 2004
Pierre Antoine Desrousseaux, professeur au
Lycée Français Liberté de Bamako, a rendu visite à Baba Dramé à
Heremakono en compagnie d'un géologue pour étudier la situation.
À cette occasion il a pris des photos du dispensaire. Il a accepté de continuer à suivre l'évolution sur place.
À la suggestion du Professeur Mamadou Marouf Keita, le 26 octobre 2004, nous avons contacté le
Rotary Club de la Vallée de Chevreuse.
Nous avons eu deux réunions les 14 et 18 janvier 2005. Ce club va
déposer une demande à la fondation Rotary Internationale pour une AIPM
(Action d'intérêt public mondial - matching grant) pour assurer le
forage. La souscription que nous avons lancée servira ainsi de levier
permettant de récolter d'autres fonds grâce auxquels
Heremakono bénéficiera d'un dispensaire performant.
En juillet 2003 Hélène a visité le village de Heremakono, près de
Banankoro au Mali, où elle a rencontré Baba Dramé, qu'elle appelle "le
marabout et chef du village". Un projet de dispensaire avec
l'Association pour la Promotion de la Santé en milieu Rural est en
cours de réalisation et sera financé en partie par vos dons.
Extrait d'un message d'Hélène le
Lundi 28 juillet 2003
Nous sommes retournés à la ferme à Banankoro ce week-end
et nous avons eu le privilège de rencontrer le
marabout -et chef- du village d'à côté, qui nous a
même invités à déjeuner samedi alors qu'on débarquait à
l'improviste.
On a même eu le droit à un conte symbolique: Les 3
mots.
C'est l'histoire d'un homme assez pauvre qui se marie
avec la fille d'un roi. L'époux confie à sa femme son
inquiétude de ne pouvoir l'entretenir à son niveau de
vie, faute de moyens. Elle répond " eh bien tu vas
partir travailler et tu reviendras quand tu seras
riche!" Ainsi part-il. Il travaille dur pendant des
années mais ne gagne que 3 sous. Un jour qu'il
traverse une forêt, il croise un génie qui lui propose
de lui vendre 3 mots pour 3 sous. L'homme accepte et
se retrouve sans un sou.
Le premier mot est: "tu ne passeras jamais une rivière le
premier", le deuxième: tu t'endormiras toujours en
dernier", et le troisième "attends toujours le jour pour
agir". L'homme reprend sa route sans un sou, mais avec
les 3 mots.
Un éleveur le hèle en chemin: toi qui ne fais rien,
viens travailler avec moi. Et le voilà éleveur. Ils
emmènent le troupeau paître et doivent traverser une
rivière, l'éleveur crie à notre homme de passer le
premier, et celui-la refuse, pensant au premier mot.
L'éleveur, énervé devant un tel peureux, passe le premier
et est englouti par la vase.
Notre homme , désormais
seul, reprend le troupeau à sa charge, contourne la
zone dangereuse et poursuit sa route. Il fait escale
dans un village avec d'autres éleveurs, et attend le
soir, en résistant au sommeil pour obéir au deuxième mot.
La nuit, il voit une porte s'entrouvrir, une femme en
sort. Elle se dirige vers la case d'un homme et lui
dit "le roi est chez moi, viens le tuer et tu auras
son or!) Et notre éleveur aperçoit l'homme qui sort
avec un grand couteau pour aller dans la case de la
traîtresse. Le lendemain, la femme sort de sa case en
hurlant au meurtre. Les éleveurs, accusés du crime
sont ligotés par les gardes. Notre sujet demande alors
"ce qui vous intéresse, c'est de nous avoir tous en
prison ou de connaître le coupable?" Le coupable,
évidemment. Et notre homme raconte sa petite histoire,
preuves à l'appui: le coupable ronfle encore dans sa
case à côté de son couteau ensanglanté et de l'or du
roi. En remerciement, notre éleveur reçoit une partie
de cet or et la moitié des richesses des autres
éleveurs, heureux d'être libérés.
Cette fois notre homme est riche et peut rentrer chez
sa femme. Il arrive de nuit après de longues journées
de marche avec son immense troupeau et son or. À la
porte de la case de sa femme, il entend une voix
d'homme. Furieux, il prend un couteau pour tuer cet
intrus, mais se reprend aussitôt en pensant au troisième
mot. Malgré lui, il s'assoit devant la porte pour
attendre le jour. C'est alors qu'il entend l'homme
dire: "maman, es-ce que je le verrai un jour, mon
père?" et elle lui répond "oui, on a fait un pacte,
j'ai promis de l'attendre, et lui rentrera quand il
sera riche".
Alors notre homme entre dans la case pour embrasser sa
femme et son fils et leur présenter les richesses
qu'il apporte.
Crédit Photos: Les deux photos d'Hélène ont été prises
en juillet 2003 à Heremakono. La seconde la représente avec le
Capitaine Baba Dramé.
Photos du dispensaire
le 17 octobre 2004