Le projet proposé par Paris 6



Résumé des épsiodes précédents
La bibliothèque de mathématiques recherche et la BIUSJ
Les soucis de la BIUSJ
Le projet de bibliothèque unique sur deux sites
» Le projet proposé par Paris 6
Où en est la bibliothèque de mathématiques recherche ?
Un rapport récent
Sur la réponse de J.-C. Pomerol à V. Berger

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Ce projet suppose à la base qu'il y ait deux bibliothèques distinctes, l'une à Paris 6, l'autre à Paris 7 et propose un schéma de fonctionnement commun encadré par la fédération et un comité scientifique rattaché à la fédération appelé à jouer un rôle de « pilote scientifique ».

Dans son relevé de conclusions de la réunion du 26 février 2009, J. Lafait, chargé de mission auprès de la direction de Paris 6 pour les questions de documentation, affirme l'accord de principe de Paris 6 pour que l'on s'efforce de garder un catalogue unique, que la répartition des livres sur les deux sites ne soit pas figée, que l'accès aux ouvrages soit garanti à l'ensemble des membres de la fédération et que le dispositif à mettre au point se fasse « dans le plus grand respect des compétences des personnels dans le fonctionnement du système actuel et de leurs souhaits ». L'une des missions du « comité scientifique pilote » et de la fédération est de mettre en place un dispositif satisfaisant ces objectifs. Sur tous ces points, il n'y a pas de désaccord profond avec les objectifs recherchés dans le projet de bibliothèque unique sur deux sites,

Toujours dans ce même relevé de conclusions, Paris 6 prône que : « La question des abonnements électroniques (et surtout du montant des contrats) sera primordiale. Les contrats sont pour le moment négociés, pour une grande part, au niveau national par le Réseau National des Bibliothèques de Mathématiques. La Fédération pourrait continuer à servir de "paravent-client unique" vis à vis des éditeurs, après la séparation. »De plus, « L'environnement local (FondationRTRA) et national (CADIST, Réseau National...) devra être pris en compte. »

C'est sur ces points qu'apparaissent les faiblesses du projet défendu par Paris 6 : premièrement le RNBM ne sert qu'à négocier au niveau national et ne se substitue pas aux bibliothèques comme « client ». Deuxièmement ce réseau ne négocie qu'une partie des revues auxquelles la bibliothèque est abonnée. Troisièmement il n'est pas réaliste de penser que les éditeurs accepteront de vendre des revues à une structure « paravent » qui ne serait pas une bibliothèque.

Noter aussi que, à propos du financement des deux bibliothèques, dans le relevé de conclusions, J. Lafait fait le constat que «Depuis le 1er janvier 2009 le financement de la bibliothèque de MathInfo est apporté séparément par chacune des deux universités (P6 et P7) dans le cadre de leurs budgets autonomes ». Cela ne précise pas ce qu'est devenue la dotation BIUSJ qui représentait près de la moitié du budget de la bibliothèque (voir La bibliothèque de mathématiques et la BIUSJ) : il est à peu près clair que Paris 6 considère que cette dotation, autrefois affectée à Paris 6, lui revient.

La position sur les abonnements aux périodiques semble avoir un peu évolué dans un courrier de J. Lafait du 25 mars 2009 : « Deux bibliothèques de site, chacune rattachée financièrement et administrativement au SCD de son université, peuvent fonctionner en très forte synergie pour la plus grande satisfaction de tous, moyennant que le comité scientifique élargi attaché à la Fédération en assure la coordination scientifique et que les responsables des deux structures restent en étroit contact. Ceci implique notamment que la politique d'achat et les choix soient faits au niveau du comité scientifique, et que les commandes soient effectuées par chacune des bibliothèques de site. Ceci permet, bien évidemment, une libre circulation des lecteurs, un catalogue unique et même une certaine mobilité des fonds en fonction de l'évolution thématique des laboratoires des deux sites. Ceci suppose aussi deux équipes indépendantes, chacune sous la responsabilité du SCD de son université. »

Il me semble en effet qu'apparaît un progrès par rapport au projet initial de « paravent-client unique » très flou : à présent, les deux bibliothèques seraient chacune cliente auprès de fournisseurs de périodiques différents et le comité scientifique de pilotage serait chargé de coordonner de façon cohérente ces commandes. Ce projet semble en apparence tenir un peu plus debout. Mais pour qu'il soit intéressant cela suppose bien évidemment qu'il y ait un « lectorat commun », idée défendue par J.-C. Pomerol lors d'une rencontre avec Vincent Berger (le nouveau président de Paris 7) en juin dernier. Mais là encore, on peut douter de ce mode de fonctionnement. Ainsi si par exemple la bibliothèque de mathématiques de Paris 7 s'abonnait à une revue électronique, elle devrait fournir l'accès aux utilisateurs de la bibliothèque de mathématiques de Paris 6 (et vice-versa) : il est peu probable que ce système soit accepté par les éditeurs. Au mieux on pourrait espérer que cela passe si les utilisateurs de Paris 6 y accèdent en tant que membres d'un laboratoire mixte Paris 6 - Paris 7, mais là encore on voit vite les limites de ce système : d'abord il y a des laboratoires à Chevaleret qui ont une unique tutelle, ensuite, pour un laboratoire comme l'IMJ qui a une tutelle alternativement Paris 6 et Paris 7, les choses semblent compliquées et, enfin, on ne sait pas combien de temps encore ces laboratoires à cheval sur deux universtés vont continuer ainsi dans le cadre de la LRU. L'ultime possibilité serait de faire cela au nom de la fédération, mais là aussi cela semble illusoire, car la fédération est une structure trop légère (et par ailleurs on a vu avec quelle facilité un président d'université peut décider de se retirer de la fédération).


Last modified: Mon Nov 9 16:19:57 CET 2009