La bibliothèque de mathématiques recherche et la BIUSJ



Résumé des épsiodes précédents
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Les soucis de la BIUSJ
Le projet de bibliothèque unique sur deux sites
Le projet proposé par Paris 6
Où en est la bibliothèque de mathématiques recherche ?
Un rapport récent
Sur la réponse de J.-C. Pomerol à V. Berger

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En 1970, le fonds de la bibliothèque de mathématiques de la Sorbonne est attribué à Paris 6, qui devient l'université P. et M. Curie en 1974. Je ne sais pas très bien ce qui s'est passé dans les années qui suivent, mais il semble qu'en 1978, la bibliothèque ait déjà un statut interuniversitaire. Ce statut fut révisé en 1992, année de la création de la bibliothèque interuniversitaire scientifique Jussieu (BIUSJ).

Juridiquement, la BIUSJ est un "service interétablissement" dont l'existence repose sur une convention signée le 22 septembre 1992 par les présidents des universités Paris 7 et Paris 6. C'est un ensemble formé de bibliothèques spécialisées pour la recherche (science et société; biologie; chimie; informatique; mathématiques; physique; sciences de la terre, des océans et de l'environnement terrestre; cartothèque) ou pour l'enseignement (biologie; chimie; mathématique-informatique; physique; sciences de la terre et de l'environnement) et d'une bibliothèque de premier cycle. La Bibliothèque Mathématiques Recherche (BMR) en forme donc juste une petite partie.

La convention de 1992 précise que l'université Paris 6 est "l'université de rattachement". A ce titre elle reçoit pour la BIUSJ une dotation en emplois issus du corps des bibliothèques (plus d'une centaine en 2008) et des subventions spécifiques. Mais en outre les deux universités versent au budget propre de la BIUSJ une part provenant des droits des étudiants.

Par rapport aux autres disciplines, il faut signaler deux particularités dans le financement de la bibliothèque de mathématiques : d'abord les laboratoires y contribuent de façon substantielle en reversant une partie de leurs budgets (qu'ils perçoivent de leur université d'affectation et, pour une petite part, du CNRS); ensuite les deux universités font tous les quatre ans des demandes de subventions spécifiques au ministère appelées PPF (Plan Pluri Formation) pour plusieurs projets, dont la bibliothèque de mathématiques, qui sont ensuite intégralement reversées aux projets présentés. Il faut noter que les financement PPF sont les plus importants après le celui de la BIUSJ.

Au total, à la subvention commune "BIUSJ", qui est affectée à l'université de rattachement, s'ajoutent des contributions provenant de chaque universités qui sont versées à la BMR soit directement, soit via les laboratoires. Dans le cas de la bibliothèque de mathématiques si on prend l'exemple du budget 2008, à peu près 150 000 euro ont été versés par Paris 6, 105 000 par Paris 7, 15 000 par le CNRS et 237 000 euro viennent de crédits BIUSJ (ce qui fait un total de 508 000 euro). Enfin le personnel est aujourd'hui composé de personnels de la BIUSJ (affecté à Paris 6), de Paris 6, de Paris 7 et du CNRS.

Signalons aussi que cette bibliothèque contient les fonds d'informatique théorique qui intéresse les deux laboratoires d'informatique théorique rattachés à Paris 7 (LIAFA et PPS). Les fonds d'informatique plus appliquée sont restés à Jussieu et intéressent davantage le laboratoire d'informatique LIP6, rattaché à Paris 6.

Sur le budget annuel, toujours en prenant l'exemple de l'année 2008, à peu près 400 000 euro sont utilisés pour payer les abonnements électroniques et sur papier des revues, 55 000 pour les achats d'ouvrages, 12 500 pour les abonnements aux bases de données, 34 000 euro pour les frais de reliure et 2 500 pour l'achat de matériel. Mais il faut savoir que l'énorme part que représentent les abonnements aux 430 périodiques recouvre des contrats très différents selon les éditeurs. Beaucoup de revues font partie de bouquets proposés par les très gros éditeurs (Springer, Elsevier) : ces bouquets regroupent des revues de toutes les disciplines et sont négociés séparément par chaque université. D'autres abonnements sont négociés avec l'aide du Réseau National des Bibliothèques de Mathématiques (RNBM), un groupement de services du CNRS et du COnsortium UNiversitaire de PERIodiques Numériques (COUPERIN). Mais il faut souligner que ces réseaux ne se substituent pas aux bibliothèques pour acheter, mais ne font que coordonner les négociations. Enfin, d'une manière générale, la grande majorité des abonnements, contractés auprès des éditeurs dits "académiques" (sociétés savantes, instituts de recherche, universités) sont achetés directement par la BMR.

Par périodique, j'entends ici aussi bien des abonnements à des revues sur papier que des abonnements électroniques ou encore aux deux (papier + numérique). Au niveau du coût global, cette distinction n'est pas le point le plus important, car il n'y a pas de grandes différences de prix.

Enfin signalons à propos des financements PPF que ceux-ci sont intégrés aux budgets globaux des deux universités depuis le premier janvier 2009. Malgré cela les deux universités ont envoyé en 2008 au ministère des demandes de PPF (voir Le projet de bibliothèque unique sur deux sites) et, en retour, le ministère a inclus ces subventions dans le budget global de chaque université pour la période quadriennale 2009-2010, mais les universités ne sont, semble-t-il, plus tenues de donner chaque année la somme qu'elles prévoyaient de donner dans leurs demandes au ministère. C'est un effet de la LRU et du passage aux compétences et responsabilités élargies.


Last modified: Mon Nov 9 16:18:42 CET 2009