Un rapport récent



Résumé des épsiodes précédents
La bibliothèque de mathématiques recherche et la BIUSJ
Les soucis de la BIUSJ
Le projet de bibliothèque unique sur deux sites
Le projet proposé par Paris 6
Où en est la bibliothèque de mathématiques recherche ?
» Un rapport récent
Sur la réponse de J.-C. Pomerol à V. Berger

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Signalons également que, dans son tout récent rapport publié sur la page du ministère le 5 octobre 2009, "Pour rénover l'enseignement supérieure parisien", Bernard Larrouturou fait le constat suivant page 30 :

4.1.3. Il faut aussi évoquer le dispositif des bibliothèques interuniversitaires, dont de nombreux interlocuteurs m'ont dit leur conviction qu'il est « en bout de course ». Le statut actuel des BIU ­ une simple convention entre universités avec un rattachement principal à l'une d'elles pour la gestion ­ est fragile et soulève un certain nombre de difficultés administratives. De plus, il n'apparaît pas que ce statut ait permis un vrai pilotage scientifique des BIU par les universités. Le dispositif est figé : l'université de rattachement de chaque BIU est la même depuis les années 70 et ce rattachement n'est jamais rediscuté même lorsqu'il n'a plus beaucoup de sens (par exemple, lorsqu'une BIU reçoit très peu d'étudiants de l'université à laquelle elle est rattachée). Récemment, la conviction que le dispositif doit évoluer a été renforcée par le fait qu'une BIU parisienne a été « absorbée » au sein d'une université ­ qui a choisi unilatéralement de dénoncer la convention constitutive de la BIU sans que le ministère ne s'y oppose ­ et par les difficultés liées à l'impact de la loi LRU et du nouveau système d'attribution des moyens des universités sur le financement des BIU. Le choix de monter le projet de la Bulac avec un statut différent (GIP) témoigne aussi de l'inadaptation du statut des BIU.

On peut à ce propos remarquer que, si la bibliothèque de mathématiques recherche s'est si bien développée et a acquis une importance nationale, c'est justement parce qu'un « vrai pilotage scientifique » a eu lieu, qui, il est vrai, doit beaucoup aux efforts des mathématiciens et à la collaboration des tutelles Paris 6, Paris 7 et CNRS.

Puis loin Bernard Larrouturou tire les conclusions suivantes page 35 :

4.2.5. Enfin, il est indispensable d'accélérer la réflexion sur les évolutions des bibliothèques interuniversitaires. Non seulement plusieurs BIU sont concernées au premier chef par le développement de l'accès libre et le déport à distance d'une partie de leurs collections, mais il faut réexaminer leur positionnement, leur statut et leur pilotage afin de surmonter leurs difficultés et conforter leur rôle. Enfin, il faut réexaminer en profondeur les questions concernant leur financement : pour le dire autrement, il est nécessaire de revoir le modèle économique des BIU et d'imaginer un nouveau modèle à la fois pour leur dotation et pour la rétribution que leur versent ­ ou non ­ les universités dont sont issus leurs lecteurs

Ce travail devra être mené en tenant compte du fait que les BIU parisiennes sont dans des situations assez différentes. Il faut commencer par réaffirmer clairement ­ -- et remettre à jour si besoin ­ -- les missions de chaque BIU. Pour celles qui ont une mission nationale ­ -- voire la mission de contribuer au rayonnement international de Paris et de la France -- ­ je suis convaincu qu'il faut rapidement changer de modèle : le hiatus majeur entre ces missions et leur positionnement actuel, après la loi LRU, fait peser un grand risque sur leur avenir, et sur la bonne gestion de leurs richesses patrimoniales. La constitution des PRES en préparation n'apportant pas de solution adaptée, il faut s'orienter vers des solutions nouvelles. En particulier, je recommande de ne pas exclure a priori l'idée de regrouper plusieurs grandes BIU parisiennes à vocation nationale ­ -- typiquement les BIU de Cujas, Sainte Geneviève et la Sorbonne et celles de médecine et pharmacie -- ­ en un ou deux établissements publics de documentation scientifique (un en lettres et SHS et un en sciences du vivant). Un tel établissement (dont chaque BIU pourrait constituer une composante, il ne s'agit pas de les fusionner) aurait l'avantage de pouvoir bien mutualiser un certain nombre de services supports communs aux grandes bibliothèques et pourrait jouer efficacement un rôle de « tête de pont » au niveau national dans son groupe de disciplines. Il devrait bien sûr être doté d'instances de pilotage où la communauté universitaire -- ­ parisienne, mais aussi francilienne et nationale -- ­aurait une participation active pour assurer le pilotage scientifique des politiques documentaires de chaque BIU.


Last modified: Mon Nov 9 16:20:31 CET 2009