Mission au Mali en novembre 2010

Comité de jumelage Limours - Les Molières - Nioro - Fégui

Un bref compte-rendu, par Michel Waldschmidt

       Visite du dispensaire d'Hérémakono le 14 novembre par Michel.
       Étant venu à Bamako pour une école de recherche du CIMPA du 15 au 27 novembre 2010, j'en ai profité, en arrivant un jour à l'avance, pour rendre visite au dispensaire d'Heremakono. J'ai été accueilli par le chef du village, Baba Dramé, qui m'a annoncé qu'il avait obtenu la création de deux écoles à Heremakono (il n'y en avait pas encore); la première est soutenue par une ONG allemande et permet à des jeunes ayant entre 8 et 10 ans et n'ayant pas encore été scolarisés d'apprendre les bases nécessaires (lecture et écriture) pour rejoindre un an plus tard leurs camarades dans les établissements publics des villages voisins. La seconde est destinée aux enfants de 6 à 8 ans, pour l'instant; c'est une école communautaire, mais elle est appelée à devenir publique (en principe l'an prochain). Baba Dramé a de nombreuses relations et sait les utiliser, il ne semble plus que l'aide de la souscription reste cruciale pour le dispensaire, c'est pourquoi nous allons l'employer pour d'autres actions qui contribueront à améliorer la santé au Mali. Il reste que l'aide que nous avons fournie pour la création de ce dispensaire et pour la mise en route de son fonctionnement a été essentielle. Malgré une baisse sensible de sa fréquentation (liée au fait que le personnel soignant est de la famille du chef du village), ce centre de santé rend encore des services, notamment au niveau des accouchements: il y en a eu 46 entre début janvier 2010 et le 14 novembre 2010 (4 en janvier, 5 en février, 6 en mars, 3 en avril, 4 en mai, 7 en juin, 1 en juillet, 5 en août, 2 en septembre, 4 en octobre, 5 en novembre).
       Voici quelques photos du dispensaire d'Heremakono prises le 14 novembre 2010. Le nouveau bâtiment blanc est une loge pour le gardien qui y réside en permanence, il n'y a plus eu de vol des panneaux solaires. Le réfrigérateur permet de conserver quelques médicaments, il est surtout utile en période de campagne de vaccination. Le nombre de consultations prénatales est dopé par le don de moustiquaires et de suppléments en fer. Les consultations externes portent essentiellement sur des problèmes de paludisme.

       Le dispensaire.      Le château d'eau et la loge du gardien.      Le château d'eau, le dispensaire, la loge du gardien et le puits.      La pharmacie.      Le  réfrigérateur.    La salle de consultations.     

       Mission du comité de jumelage du 26 au 30 novembre 2010.
       Une mission du comité de jumelage Limours Les Molières Fegui a eu lieu du 26 au 30 novembre 2010 au Mali. La délégation était composée d'Hélène Seuxet, Jacques Réveillard et moi-même (MW). Hélène Seuxet a été infirmière générale à Reims, également présidente départementale de la Croix-Rouge de la Marne, elle préside maintenant l'Association France Alzheimer Marne. Sa présence a permis d'avoir un avis d'expert lors des visites des centres de santé, au CSCOM (Centre de Santé Communautaire) d'Awoiny, à l'Hôpital du point G et aux deux centres de santé de Dialakorodji, et bien sûr à Heremakono qu'elle visitait pour la 8ème fois - les 7 fois précédentes, elle y avait fait de plus longs séjours pour essayer d'aider à en améliorer le fonctionnement.
       Le déroulement de la mission a été le suivant: vendredi 26 novembre au soir, arrivée d'Hélène et Jacques, accueillis par Michel (j'étais à Bamako depuis deux semaines, pour des raisons professionnelles, et j'avais déjà rendu visite au dispensaire d'Heremakono trois fois: une première fois le dimanche 14 novembre, le lendemain de mon arrivée, une seconde le mardi 16 avec deux collègues de Strasbourg et un d'Udine en Italie, une troisième le mardi 23 avec un collègue de Barcelone en Espagne, un de Rome en Italie et sa fille). Notre chauffeur attitré, Adama, était également à l'aéroport le 26, il restera avec nous jusqu'à notre départ de Bamako le mardi 30 au soir. Nous avons passé la nuit au CRES (Centre Régional d'Études Solaires), sur la colline de Badalabougou, où j'avais passé les deux semaines précédentes pour l'école de recherche du CIMPA. Le samedi 27, nous avons pris la route pour Nioro du Sahel (où Jacques et moi étions déjà allés en mai 2007). C'est maintenant du goudron tout le long du trajet (un peu moins de 500 km); partis vers 8h le matin, nous sommes arrivés vers 15h, après seulement une crevaison et une chèvre écrasée. Nous avons été reçus par le Maire, Kalilou Diakité, et son adjoint; ils nous attendaient pour la veille (il y a eu un problème de communication). Puis, Modibo Kareko nous a accueillis dans un local de l'ONG KARED (Kaarta pour l'action et la recherche développement) dont il est responsable; nous y avons passé les deux nuits et où nous avons pris tous nos repas. Après un bref repos, nous avons visité deux périmètres maraîchers.
       Le dimanche matin, nous sommes partis pour Awoiny avec Boureima Kouyaté, Directeur Général de BICED (Bureau d'ingénierie conseil et d'expertises pour le développement), et le Maire, Kalilou Diakité. Nous avons visité le CSCOM, puis nous avons eu une réunion avec une vingtaine de personnes dans la cour du dispensaire - avec le maire, le chef du village, l'entrepreneur, le directeur du centre de santé, le contrôleur de l'ASACO (Association de Santé communautaire), le responsable financier, la matrone, la responsable de l'association des femmes, le président du comité de gestion, le Directeur Général de BICED maître d'oeuvre; j'étais présent comme maître d'ouvrage - pour discuter des travaux. Tout le monde a été d'accord pour les débuter sans tarder - ils ont commencé le 1 décembre. Le 23 décembre 2010, il ne restait plus que l'étanchéité de la terrasse à terminer.
       Le dimanche soir, nous sommes retournés voir un périmètre maraîcher à Nioro.
       Le lundi matin, nous avons visité le lycée. Nous avons été reçus par le proviseur, Mr Oumar N'Diaye, et nous avons rencontré plusieurs professeurs; nous avons aussi visité plusieurs classes de terminale; la première avait 25 étudiants, la seconde plus du double.
       Après avoir été reçus par le Préfet (qui a insisté sur l'absence de risque que présente une visite à Nioro, bien que la région soit classée en zone orange sur le site du Ministère des Affaires Étrangères et Européennes), nous avons repris la route en fin de matinée, en rapportant les exemplaires signés par le Maire de la convention avec le comité de jumelage. Nous avons eu une nouvelle crevaison qui nous a amenés à nous arrêter à Kati pour réparer (mais nous n'avons pas écrasé de chèvre au retour). Après une pause pour nous connecter à internet à la pâtisserie Amandine de Badalabougou (en face de la maison d'hôtes de Fatime et Marietou où logeait Hélène en 2003 - nous y avions logé avec Jacques lors de nos précédentes visites, mais elle n'existe plus maintenant), nous sommes allés à Heremakono, où nous avons été reçus par Baba Drame. Nous y avons passé la nuit (Hélène Seuxet en a l'habitude, alors que pour Jacques et moi c'était une première). Le lendemain matin, mardi 30, le jour du départ, nous avons d'abord visité le dispensaire, puis je suis allé à la FAST rencontrer les collègues organisateurs de l'école de recherche du CIMPA pour finaliser le compte rendu; après avoir acheté quelques plantes, nous nous sommes rendus à l'hôpital du Point G, puis nous sommes retournés à Dialakorodji où nous avons visité le CSCOM ainsi qu'un autre petit dispensaire servant principalement à effectuer des accouchements. Le soir, nous avons pris l'avion pour rentrer en France. Le fait que Jacques soit un ancien d'Air France permet non seulement d'avoir des billets bon marché, mais aussi le plus souvent d'être surclassé, donc de voyager dans d'excellentes conditions.
       Voici quelques informations supplémentaires sur les visites que nous avons effectuées. Commençons par les centres de santé.

Le CSCOM d'Awoiny.
       C'était le but principal de cette visite: un projet de rénovation a été proposé par Nioro du Sahel et discuté par le comité de jumelage, avec l'appui technique de l'ONG KARED , le travail technique étant confié au bureau d'études BICED. Nous avons visité les locaux, rencontré les différents responsables, dont le major qui dirige ce CSCOM, la matrone, les responsables de l'ASACO . Le dispensaire a une activité importante: en moyenne plus de 13 accouchements et environ 275 consultations par mois. Il est bien organisé, propre, les livres de soins et de consultation sont tenus de façon exemplaire par le major; Hélène Seuxet a suggéré que la matrone prenne modèle pour les registres d'accouchement et de consultations pré-natales. Il donne envie de l'aider. Le bâtiment nécessite une rénovation importante. Des fuites sur la terrasse ont été colmatées, mais cela ne suffit pas. Il y a d'importantes fissures dans les murs et au sol. La souscription en mémoire d'Hélène permet d'effectuer cette rénovation.
    Le projet de réhabilitation du CSCOM est maintenant en cours de réalisation, essentiellement grâce à un financement de 12 000 Euros apporté par la souscription.

Le dispensaire d'Heremakono
       La fréquentation a chuté lors du départ du Dr Diarra, les majors se sont succédés, actuellement il n'y a plus que la fille de Baba Drame qui y intervienne comme infirmière. Après avoir terminé son stage à Dakar et suivi une formation en Chine, le fils de Baba Drame vient d'obtenir un poste dans le nouvel hôpital chinois de Bamako. Il m'a dit qu'il avait l'intention d'assurer des permanences à Heremakono. On peut espérer que cela va redynamiser l'activité de ce dispensaire. En attendant, il n'est pas utile de poursuivre notre soutien financier.

Le service d'oncologie de l'hôpital du point G et le partenariat avec Oncomali
       Le mardi 30 novembre, nous avons été accueillis par le Dr Madani Ly, responsable du service d'oncologie de l'hôpital du point G, qui nous a présenté son service. Nous avons eu ensuite un entretien avec l'infirmière major et avec un autre infirmier. Le personnel de ce service est en cours de renouvellement, la procédure est longue, et nos interlocuteurs ont estimé que ce n'est pas encore le moment de lancer le partenariat que nous avions envisagé avec Oncomali.

Dialakorodji
       En octobre 2008 avec Jacques, après notre visite de Fégui, nous avions visité Dialakorodji, suivant une recommandation d'Hélène Seuxet qui y était allée avant nous. Nous y sommes retournés mardi après notre visite du point G et avant de retourner à l'aéroport. Cette nouvelle visite a été conforme à la précédente: nous avons constaté que ce dispensaire est très actif, bien qu'il dispose de très peu de moyens, les personnes qui y travaillent sont très motivées. La matrone qui y exerçait précédemment a créé un autre centre où elle fait des accouchements, nous l'avons aussi visité. Il est bien tenu et joue un rôle très utile dans un contexte qui est celui d'une ville de banlieue défavorisée. Nous avons revu Idrissa Traoré, adjoint en charge de la santé, qui est toujours aussi dynamique. Nous avions tenté, après notre visite précédente, de trouver pour Dialakorodji une ville partenaire en France qui serait intéressée par un jumelage, mais nous n'y sommes pas parvenus. Nous allons étudier la façon de procéder pour les aider d'une manière ou d'une autre.
       En plus des centres de santé, nous avons aussi visité des périmètres maraîchers à Nioro ainsi que le lycée de Nioro, dans le cadre du jumelage avec Limours. En particulier une délégation de deux professeurs du lycée de Nioro va venir à Limours au lycée Jules Verne en mars 2011, en prélude à un éventuel échange ultérieur de lycéens. Notre visite a permis de progresser dans la mise en oeuvre de ce projet.

       C'était une mission courte mais dense, maintenir de tels contacts de façon suivie est indispensable dans ce genre d'actions. Nous avons en particulier mis en évidence que la façon la plus efficace d'utiliser la souscription est de financer les travaux du dispensaire d'Awoiny: cela répond à une demande locale, le projet a été élaboré à Nioro par une entente avec tous les partenaires, la mise en oeuvre implique des maliens et le suivi sera garanti par l'intervention de BICED, de KARED et par les visites régulières à venir de membres du comité de jumelage. Après une période pendant laquelle nous ne savions pas comment serait utilisée la souscription, nous avons finalement réussi à identifier des besoins réels qui permettront une véritable amélioration de soins pour les villageois de ce village d'Awoiny près de Nioro.
       Des photos du dispensaire d'Awoiny prises le dimanche 28 novembre 2010 sont sur un album public Picasa.